Comment décrire en quelques mots cette longue période durant laquelle je n’ai pas pris le temps d’écrire.
Difficile de résumer ces huit mois passés. Ils ont étaient bien remplis, intenses physiquement et émotionnellement. Au niveau de ma grossesse dès le mois de mars j’ai dû lever le pied ; et oui, conduire était devenu difficile mais me bouger aussi tout simplement.
La perte d’autonomie n’a pas été facile à gérer ; il a fallut demander de l’aide à la famille et aux amis parce que l’aide de la part de l’ADMR et de la CAF se sont fait attendre (enfin surtout de la CAF qui a fini par répondre à ma demande une fois que je me suis retrouvée hospitalisée). Ménage, service chauffeur (LOL) …
La situation de ma petite mamie ne s’étant pas améliorée, il m’a fallut faire beaucoup d’aller-retour à l’hôpital pour m’occuper d’elle. Elle souffrait tellement que notre présence lui était indispensable pour supporter le quotidien. Deux de ses amies nous ont beaucoup aidé et soutenu et je ne les en remercierais jamais assez.
Son état s’est dégradé à une vitesse affolante durant ce court laps de temps. Et fin avril lorsque je me suis retrouvée hospitalisée, nous savions qu’il ne lui restait que les soins palliatifs et que rien d’autre ne pourrait être tenté.
Pour lui épargner un stress supplémentaire, je lui ai juste dit que je devais rester au repos et que je ne pouvais plus venir la voir. Par la suite, je n’ai pu qu’être la plus disponible possible par téléphone.
En effet, le 19 avril mon état s’est compliqué. Seule à la maison dans la journée, j’avais beaucoup de difficultés à gérer mes repas et mes déplacements dans la maison. Ce fameux jeudi je m’inquiétais énormément car je ne sentais plus une des filles et je sentais des contractions.
Après un parcours du combattant au téléphone pour avoir une sage-femme de l’hôpital. J’ai du passer par le SAMU pour me rendre en urgence au CH pour un contrôle monito.
Ont suivit plus de 20 minutes d’attente interminable à la maison, un trajet avec les pompiers car il n’y avait pas d’ambulance disponible et des heures en salle de naissance pour le monitoring.
Les contractions se sont rapprochées et intensifiées ; mon homme m’a rejoint. Et le soir, la décision était prise de m’hospitalisée en grossesse à risque pour surveillance avec un traitement en perfusion pour stopper les contractions.
J’avais eu mon premier aperçu de contractions de travail (moi qui pensait y échapper, c’était râpé)
Après une semaine d’hospitalisation, le médecin a dû se rendre à l’évidence que je ne pouvais pas retourner à mon domicile sans aides supplémentaires.
Et après avoir tenté d’explorer toutes les pistes possibles et surtout après une seconde alerte (encore quelques heures de contractions, de surveillance en salle de naissance et une nouvelle perfusion à la clé), l’équipe a décidé que je resterais hospitalisée jusqu’à la fin de ma grossesse. J’étais à 30 semaines d’aménorrhées.
Il fallait absolument gagner du temps pour les filles. Elles en avaient besoin pour prendre du poids, pour maturer leurs petits poumons et leur système nerveux. Chaque jour passé était une victoire.
Et les filles sont des warriors, alors nous avons tenues au total 4 semaines de plus. Mais justement pas une de plus car physiquement ce n’était plus du tout possible.
La décision a été prise d’une césarienne à 33SA+2.
Mes trois petites merveilles sont donc venues au monde le 16 Mai. Cde fut une journée tellement intense en émotion. Aucune description ne pourra décrire ce cyclone qui nous a happé mon homme, mes filles et moi.
Par la suite, nous avons du gérer l’accompagnement de notre petit ange, le décès de ma mamie chérie et le mois en réa puis en néonat de mes amours.
Je reviendrais sur ces moments par d’autres écrits car il y a tellement à dire.