INVISIBLES

Voilà plus de 4 mois que je n’ai rien écrit.

Deux nouvelles déceptions sont venues s’ajouter aux autres le 13 juin et le 6 octobre dernier.

Ces énièmes tentatives infructueuses m’ont laissé vide et amer.

Au point que j’ai mis un bon mois avant de me décider à retourner voir le gynécologue au mois de juillet.

Ma déception était trop grande.

 

Mi-juillet, le gynécologue m’a proposé de changer de protocole, enfin une partie tout du moins. Seulement l’injection de stimulation en fait. Mais cela pourrait faire toute la différence selon lui. C’est le MENOPUR ; il conviendrait mieux aux femmes qui ne réagissent pas correctement avec le GONAL F.

Une lueur d’ESPOIR …

 

Alors nous nous sommes donné un peu de temps pour digérer cet échec ; le centre de PMA fermant pour l’été et nos vacances n’étant qu’à la fin août, le moment pour faire une pause était tout trouvé.

Durant l’été, mes émotions ont été misent à rude épreuve. Et j’ai oscillé entre joie intense et vide atroce.

Le jour de la fête de la musique, au alentour de 13h, je suis devenue TATA.

Je ne suis pas sûre d’arriver à trouver les mots pour décrire le « grand huit » émotionnel que j’ai alors traversé durant cette journée. Et encore aujourd’hui, je dois faire face à ce yoyo infernal qui me tombe dessus sans prévenir.

C’est un mélange étrange et inextricable de joie, de bonheur intense, de tristesse, de doute, de colère, de dépit et d’amour.

Ne vous y trompez pas, partager des moments avec ma belle-sœur et mon neveu m’est précieux, extrêmement précieux. C’est même parfois un besoin. Car ces moments ne sont qu’amour et tendresse. Et j’arrive à échanger assez facilement ma belle-sœur chérie.

Nous avons profité de nos vacances en partant quelques jours à Doué-la-Fontaine avec au programme uniquement de la détente et des visites tranquilles : Bioparc, roseraie, lecture au bord de la piscine de notre hôtel …

J’ai du pendant l’été passer à travers plusieurs poussées de fibromyalgie ; des douleurs, de la fatigue, beaucoup de fatigue et des soucis intestinaux très douloureux. J’ai essayé de me soulager tant bien que mal mais malheureusement sans grand succès.

Nous devons nous battre contre ces deux affections invisibles que sont la fibromyalgie et les problèmes de fertilité. Invisibles et de ce fait si difficiles à appréhender, à expliquer, à gérer …

Et puis fin août, après nos vacances, je me suis sentie à nouveau prête. Prête à redémarrer un nouveau protocole. J’ai plaçais dans ce nouveau protocole tous mes espoirs.

Effectivement, cela a été différent ; premièrement du fait que j’ai ressenti moins de fatigue durant la période de stimulation, deuxièmement parce que dès les premiers jours les symptômes de la fibromyalgie se sont apaisés et troisièmement le résultat de ce nouveau protocole a été plus concluant puisque nous avons enfin pû obtenir plusieurs embryons qui ont pu être congelés.

Ce qui veux dire pour moi un peu de répit avant la prochaine stimulation, car nous pourrons bénéficier d’un ou deux transferts d’embryons avant de devoir à nouveau ponctionner d’autres ovocytes. Ce qui en soit et déjà une immense victoire puisqu’aucune congélation n’avait pu être réalisée pour le moment.

Tout cela m’avait fait penser que cette fois-ci était différente, à part, et que cela allait fonctionner. Mais cette fois encore, la déception d’ouvrir un premier résultat de BétaHCG négatif nous a assommé.

Je me suis sentie comme groggy, vide d’un seul coup … pas une larme sur le moment comme si cette page internet que je lisais était irréelle.

Je me trouvais chez une amie et j’ai même du lui demander de relire la document pour moi ; comme si il se trouvais être écrit dans une langue étrangère que je ne pouvais traduire.

Je suis rentrée chez moi et je n’ai réalisé ce qui se passait que lorsque mon homme est rentré de son travail.

Il s’est approché de moi (comme un fantôme, je m’étais mise à repasser mon linge parce qu’il me fallait sur le moment occuper mes mains à quelque chose) et m’a pris dans ses bras …. D’un seul coup, je me suis effondrée, sans pouvoir m’arrêter.

 

Au moment où j’écris ses lignes, ma gorge se serre, j’ai une boule dans la poitrine … je ne peux pas mettre de mots sur la tristesse qui m’enveloppe dans ses instants. C’est immense … on s’y perd … on ne voit que cela … tout le reste n’a aucune importance.

 

Avec le recul de quelques jours, la douleur est moins intense mis toujours omniprésente. Par exemple aujourd’hui, j’ai voulu me changer les idées en allant à un salon du livre. Tout se passait bien, j’avais pu participer à un débat très intéressant et enrichissant avec des auteurs (entre autre Bernard WERBER et Jean-Baptiste DEL AMO) mais en ressortant du débat et en déambulant dans les allées du salon par la suite, j’ai du fuir. Mon regard est tombé sur une puis deux puis trois puis sans arrêt sur des femmes enceintes et alors j’ai fuit. J’ai fuit de toutes mes forces jusqu’au parking où j’avais garé ma voiture, le nez sur mon portable pour ne surtout pas en voir d’autres. Une fois assise dans ma voiture, je me suis sentie mieux comme en sécurité dans ma bulle. Et j’ai pu rentrer posément.

Mais ce sentiment que j’ai ressentie dans les allées du salon était tellement intense que je n’ai pu que prendre mes jambes à mon cou.

 

J’aimerais arriver à prendre de la distance pour ne pas perdre pied ainsi mais comment faire ??

 

Le jour même du résultat, dans le quart d’heure qui a suivit d’ailleurs, j’ai repris rendez-vous avec mon gynécologue. Je ne me suis même pas posée la question cela me paraissait évident. Deux autres embryons nous attendent cette fois-ci. Cette situation ne s’étant jamais présentée, je ne sais pas comment va se dérouler la suite.

 

Nous avons maintenant de nombreuses questions qui se posent à nous. Quel chemin allons nous prendre pour la suite ? Cet été nous nous sommes renseigné sur l’adoption ; le dossier est arrivé par courrier. Allons-nous le remplir ?

 

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